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Bon voilà, ce WE je me suis décidée à nettoyer et vider la cage des rats.
Il était temps, cela faisait 3 semaines que l'amie Globule nous avait quittés.
Mais entre un emploi du temps hyperchargé et aussi le refus d'accepter que la cage serait ensuite vide à tout jamais... je n'arrivais pas à m'y mettre.
J'ai pris mon courage à deux mains ce WE et je me suis mise au travail.
En jetant la litière à peine sale, j'ai repensée à la Globule, qui y était encore il y a peu de temps, et j'ai eu bien du mal à raisonner mes glandes lacrymales et à faire passer cette sensation de noeud dans ma gorge.
J'ai repensé au premier jour où je l'ai eue, ma petite Globule.
Elle était toute fine, et encore assez petite. J'étais de garde et une dame arrive à la clinique avec une boîte en carton:
"bonjour, j'ai trouvé un rat sur le pas de ma porte. Je l'aurais bien gardée mais mon chien n'arrête pas d'aboyer et essaie de la bouffer"
Je n'ai pas cru à cette histoire mais comment justifier à la dame de ne pas receuillircette rate puisque soit disant elle n'était pas à elle (à mon avis ils l'ont adoptée sur un coup de tête, le chien est devenu fou et n'arrêtait pas de chercherà croquer la p'tite bête, et elle a décidé illico-presto de s'en débarasser: trop de bruit, trop de boulot).
J'ai donc mis la petite rattedans une cage en disant à la dame qu'on essaierait de la placer. J'ai pris soin de mettre un petit linge dans une cage pour petit rongeur (je n'avais pas de litière adaptée), un petit bol d'eau et des graines pour lapin (à défaut de mieux, et du pain)
Quand j'ai voulu la mettre dans la cage, elle s'est agrippée à moi de toutes ses forces. Là je me suis dit qu'il me restait la nuit du samedi et tout le dimanche avant de quitter ma garde... et que ayant déjà craqué irréversiblement à cet instant là, je pouvais dès maintenant tenter de trouver comment m'organiser pour la ramener avec moi.
j'ai décidé de l'appeler Globule parce que ces yeux étaient rouges et ressemblaient à deux petits globules rouges.
Plus tard, on l'a surnommé "La Glob's", ou "La grosse" (ben oui, elle l'avait cherché aussi ! " ^^ et ça n'avait pas l'air de la vexer plus que ça ! 
J'ai repensé aussi au tout début, quand elle avait encore la cage pour elle toute seule et que je lui autorisais quelques sorties.
Un jour, alors qu'elle était en ballade hors de sa cage, le compteur a subitement sauté.
Je suis allée bidouiller le compteur. Mais ça a ressauté une seconde fois.
Et là je me suis dit "mince, où est globule?". J'ai regardé dans la cage: elle n'y était pas.
Sa planque favorite, c'était au chaud, sous le frigo. Et elle avait m^me décidé d'y stocker de la nourriture... c'était peut être ça qui avait posé problème... je l'ai appelé, elle était bien sous le frigo, je pouvais voir ses yeux briller. Elle avait l'air terrifiée. Je me suis mise à paniquer : et si elle était coincée et que c'était pour ça qu'elle ne venait pas ????
J'ai fait des pieds et des mains pour l'attraper... Je l'ai attirée avec un bout de bain, j'ai secoué les croquettes dans sa gamelle.
Ouf, elle a fini par sortir, et j'ai alors remarqué une petite zone noire sur sa babine, comme une base de poil calcinée... et ma Globule qui était anormalement en stress....
Pas de doute, la miss s'était pris un bon coup de jus.
Bon ceci dit, ça avait l'air d'aller bien, à part son état de stress vraiment pas habituel. Je l'ai remise à l'abri dans sa cage, et j'ai décidé de sortir le frigo de son bunker(non sans mal)pour évaluer les dégâts, et là qu'ai je vu: elle avait grignoté une grosse partie du câble d'alimentation et réussi à mettre à nu les fils internes... misère !!!
Plus de frigo du coup...
DAMMNED !
(heureusement, mon copain de l'époque a réussi à me réparer tout ça rapidement, et je ne suis restée que 2 ou 3 jours sans frigo).
Bon c'est décidé, c'est fini les sorties, en tous cas je condamne l'accès au frigo !!!
Peu de temps après elle a eu une otite. Je n'ai jamais su à quoi attribuer les séquelles neuro qu'elle a gardées (port de tête penché, et difficulté à s'orienter) était dus à son électrocution où à son otite interne... Vu que ça s'est passé à peu près au même moment...
Ensuite, j'ai du garder une vieille rate de mon frère en fion de vie, afin de lui donner les soins nécessaires, et de l'aider à partir le moment venu... Et je me suis rendue compte qu'après sa mort, Globule semblait chercher après, et s'ennuyer.
J'ai alors décidé d'acheter une autre ratouille pour lui tenir compagnie. Elle fut surnommée Bidouille. Bidouille était toute petite par rapport à elle du coup je les appelais souvent "la mère et la fille"
"arrête d'embêter ta fille!" je disais !
Elles se sont beaucoup bagarrées dans les 1ermois. La bidouille n'acceptant jamais de se soumettre, et la Globule n'acceptant pas de ne pas pouvoir éduquer cette petite insolente. Cela dit les bagarres n'étaient pas violentes et ne duraient jamais longtemps, mais Bidouille faisait des petits cris qui parfois m'alarmaient et je jetais un oeil pour être sûre que ça ne dégénéraitpas. La plupart du temps, je me rendais compte qu'elle piaillait juste parce que Globule l'avait clouée au sol, et/ou qu'elle faisait sa toilette énergiquement, et que Mademoiselle n'était pas d'accord. Quelle chochotte. Bon cela dit, cela ne les empêchait pas de dormir ensemble. Et puis il faut dire que la Bidouille était très téméraire, et n'hésitait pas à retourner embêterer Globule dès que l'occasion se présentait.
Elles avaient des caractères bien différents.
La Globule avait un unique objectif dans la vie: la bouffe. Manger, à tout prix !
La Bidouille, elle, était plus à la recherche d'une petite ballade dans une main ou sur une épaule. Grande aventurière, elle aimait grimper partout, sauter d'un endroit à un autre. Elle allait parfois très loin (trop loin), mais c'était la seule qui revenait systématiquement quand je l'appelais. C'est pour ça que je la laissais un peu profiter de l'espace autour de la cage. Globule de toute façon, avec ses problèmes neuro, préférait évoluer en terrain connu.
Et quand on proposait une frinadise à bidouille elle allait planquer ça dans un endroit pour y revenir plus tard (histoire de pas louper une interaction avec les humains), sauf que je ne sais pas si elle oubliait qu'elle avait laissé son gateau quelque part ou si c'est que Globule allait dévaster ses stock trop tôt, mais ce qui est sûr, c'est qu'elle se faisait avoir quasiment à tous les coups !
Enfin, il y a eu Grisette, récupérée à la SPA, avec son ostéomyélite de la mâchoire... Je l'ai prise car on a craqué avec mon chéri, d'autant qu'elle n'avait aucun avenir là bas. A cause de son problème de santé, elle ne pouvait pas être prosposée à l'adoption.
Au début, la Grisette, pas du tout impressionnée par les deux ratouilles sur leur territoire, a essayé de voir si elle pouvait devenir chef... sans succés. Alors elle s'est résignée !!!
Et l'équilibre s'est installé.
Globule, la chef reconnue, adepte du "je mange et je dors"
Grisette, la gourmande furtive. Copine de sieste et de toilette mutuelle avec Globule.
Bidouille, l'indépendante. La solitaire. L'aventurière. La seule à nous faire des léchouilles sur les mains.
Elles étaient trop mimi à dormir toutes les 3 ensemble, à moitié les unes sur les autres.
Grisette, la plus jeune, est partie la première. Ce fut le tour de Bidouille quelques semaines plus tard.
Et c'est finalement la plus âgée, la plus grosse et la moins "sportive" à la base, qui aura survécu le plus longtemps.
Globule n'était plus rien sans ses soeurs. A quoi bon d'être chef de famille si on n'a plus de famille craspouillenne.
Elle commençait déjà à se paralyser depuis un moment mais les médicament l'amélioraient énormément et ça allait plutôt bien... Mais quand elle s'est retrouvée seule... elle s'est laissée aller...
Quand elle est arrivé au stade où malgré les médicaments, elle n'a plus pu se déplacer, ni manger seule... on a dit "on arrête"
On lui a donné plein de choses qu'elle adorait : de l'eau sucrée, du yaourt, des biscuits trempés dans de l'eau, pour la requinquer un peu.
Et le lendemain soir, comme ça n'allait pas mieux, on lui a fait un gros câlin. Sur nous, dans un petit linge. On l'a enveloppée de caresses, et elle s'est mis à grignoter (comme elle faisait toujours quand elle se sentait bien dans nos bras).
On lui a dit au revoir, et on l'a endormie...
J'ai pleuré.
C'était pas la plus belle, ni la plus sociable. Mais on l'aimait autant que les autres.
Elle est allée rejoindre Bidouille et Grisette dans le jardin de mes parents.
C'est la fin de l'ère des Craspouilles.
On n'en reprendra plus. Ca fait trop mal au coeur, et puis on n'a pas eu de chances qu'elles aient été toutes malades quasiment en même temps, avec deux rattes à soignerpendant des mois... ça nous a épuisé, psychologiquement. de se donner à fond, faire des traitements contraignants pour les perdre quand même si tôt.
Je vous envoie milles caresses mes craspouilles.
Merci pour vos léchouilles, vos petits bruits de grignotage la nuit, vos petits regards suppliants quand vous étiez agrippées aux barreaux de la cage le matin parce que vous saviez qu'au moment du café vous aviez presque toujours un petit morceau de biscuit...
Merci d'avoir fait partie de ma vie pendant ces deux ans.
